Max Wechsler naît en 1925 à Berlin dans une famille juive.
En janvier 1939, il est envoyé en France chez un oncle à Paris, définitivement séparé de sa famille proche, coupé de sa langue maternelle.
Ses parents et grands parents, restés à Berlin, seront déportés à Auschwitz.
En juin 1940, via le réseau des Éclaireurs israélites de France (EIF), il est recueilli à la Maison des enfants de Moissac. Après l’invasion de la zone sud en janvier 1943 il passe ensuite au camp de Davesco, près de Lugano où il rencontre nombre de jeunes militants communistes. À la fin de la guerre, il choisit de rester à Paris. Apatride, il demande et obtient la nationalité française en 1980. Il commence par exercer divers petits métiers puis débute au journal Vaillant comme illustrateur et graphiste, métier qu’il exercera à temps partiel jusqu’au début des années 1990. Ses rencontres avec le peintre Serge Fiorio pendant la guerre, puis avec René Moreu, qui fut rédacteur en chef du journal Vaillant, seront déterminantes.
Dès les années 1950, il commence à peindre intensément des portraits, des paysages, de petites compositions très inspirées par la fréquentation des musées et des galeries où il s'absorbe des oeuvres d'artistes comme Paul Klee ou Jean Dubuffet.
Première exposition en 1959 de toiles de petit format, paysages de villages aux maisons resserrées peints dans des couleurs vives et complémentaires. Les années 1960 marquent un tournant dans l'oeuvre, tant par l'intensité de la production que par la détermination de l'artiste à chercher une voie personnelle. Il peint alors dans une veine "surréaliste" des compositions fantastiques faites, selon Pierre Gaudibert, de « déploiements organiques […] expansion d’enroulements, gonflements, fissures », et constituant des « Figures symboliques témoignant d’une œuvre de souffrance » pour A. Pacquement. Ces œuvres sont exposées par Pierre Gaudibert au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris lors de la première manifestation de l’ARC en 1968.
De 1972 à 1977, Max Wechsler cesse volontairement de peindre. Il rencontre sa compagne, épouse Christine Fleurent, en 1975. Abandonnant définitivement la figuration, il se tourne vers une abstraction qu'il ne quittera plus ; séries d'oeuvres sur toile où l'artiste explore la matière : projections, surfaces striées ou creusées, gestes lacérateurs et nouvelle gestuelle.
En 1984, nouvelle rupture : abandon du châssis pour de grandes œuvres sur toile intégrant des collages de différents matériaux, papiers et journaux en une matière très dense et épaisse, qu’il intitulera « Recouvrements papiers ». Ces très grands formats sont inspirés par l’espace de l’atelier acquis en 1985 dans le quartier de La Bastille, où il travaillera jusqu’à la fin de sa vie.
Il rencontre le peintre Michel Parmentier, qui partage l’atelier plusieurs mois avec lui en 1988. Il expose à nouveau de grands formats à la Galerie Jean Fournier, à Paris, en 1986.
Il se lie en 1989 avec le critique et poète Maurice Benhamou.
À partir de 1990, son processus créatif va se concentrer sur un seul matériau : l’imprimé. Par réductions ou agrandissements, distorsions jusqu'à l'extrême des caractères typographiques, il transforme toutes sortes d'écrits pour créer un univers où, de la lettre ne reste que la mémoire. Par le processus de la reproduction à l'infini est posée la question de la série multiple. Expansion de l'illisibilité, sans bords ni centre, du noir profond au blanc, espaces lumineux où la matière engendre la couleur et où seul le signe témoigne de la permanence de la lettre, de son impossible disparition.
Ce sont les « Papiers marouflés » du très grand au très petit format, Max Wechsler dit : « la lettre sans cesse transformée, déstructurée résiste, se révèle indestructible… J’associe ainsi la part de ce qui sera ignoré à jamais de celle qui demeurera indélébile".
Dans les années 2000, Berlin accueille l’artiste dans sa ville natale où institutions et galeries lui consacrent nombres d'expositions importantes : Jüdisches Museum Berlin (acquisitions et donation), Villa Oppenheim, Galerie KunstbüroBerlin, Berlinische Galerie, institution à laquelle il fait une importante donation en 2010.
À Paris, il expose régulièrement au Musée d'Art et d'Histoire du judaïsme où sa donation est présentée en 2017, à la galerie Guislain-Etats d’Art, à la Galerie ETC, à la Galerie Dutko et au musée du Hiéron à Paray-le-Monial auquel il fait également une donation.
Il réalise ses dernières œuvres en 2019 et meurt à Paris le 12 mai 2020.
Principales acquisitions publiques:
Fonds National d'Art Contemporain, Paris
AXA - Caisse des Dépôts et Consignations, Collection pour la Grande Arche de la Défense
KunstMuseum Liechtenstein
Jüdisches Museum Berlin, Berlin
Musée du Hiéron, Paray-Le-Monial
Musée National d'Art Moderne, Centre Pompidou.
Nouveau ! Exposition Max Wechsler à la Galerie Dutko du 20 avril au 28 mai 2023 |