Biographie
Max Wechsler
Max Wechsler est né à Berlin en 1925 à Berlin dans une famille juive.
Pour échapper aux persécutions nazies et au lendemain du pogrom de la « Nuit de Cristal » (novembre 1938), il est envoyé chez un oncle à Paris en janvier 1939.
Ses parents et grands parents restés à Berlin seront déportés et tués à Auschwitz.
Il passe les années d’occupation d’abord à la Maison des enfants de Moissac, puis au camp de Davesco en Suisse et s’engage ensuite parmi les Francs-Tireurs et Partisans dans le Vercors.
A la fin de la guerre, il choisit de s’installer à Paris où il pratique divers petits boulots pour subsister.
Dès les années 1950, il commence à peindre intensément des portraits, des paysages, de petites compositions très inspirées par la fréquentation des musées et des galeries où il s'absorbe des oeuvres d'artistes comme Paul Klee ou Jean Dubuffet.
Première exposition en 1959 de toiles de petit format, paysages de villages aux maisons resserrées peints dans des couleurs vives et complémentaires. Les années 1960 marquent un tournant dans l'oeuvre, tant par l'intensité de la production que par la détermination de l'artiste à chercher une voie personnelle. Il peint alors dans une veine "surréaliste" des compositions fantastiques faites, selon Pierre Gaudibert, de « déploiements organiques […] expansion d’enroulements, gonflements, fissures », et constituant des « Figures symboliques témoignant d’une œuvre de souffrance » pour A. Pacquement. Ces œuvres sont exposées par Pierre Gaudibert au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris lors de la première manifestation de l’ARC en 1968.
De 1972 à 1977, Max Wechsler cesse volontairement de peindre. Il rencontre sa compagne, épouse Christine Fleurent, en 1975. Abandonnant définitivement la figuration, il se tourne vers une abstraction qu'il ne quittera plus ; séries d'oeuvres sur toile où l'artiste explore la matière : projections, surfaces striées ou creusées, gestes lacérateurs et nouvelle gestuelle.
En 1984, nouvelle rupture : abandon du châssis pour de grandes œuvres sur toile intégrant des collages de différents matériaux, papiers et journaux en une matière très dense et épaisse, qu’il intitulera « Recouvrements papiers ». Ces très grands formats sont inspirés par l’espace de l’atelier acquis en 1985 dans le quartier de La Bastille, où il travaillera jusqu’à la fin de sa vie.
Il rencontre le peintre Michel Parmentier, qui partage l’atelier plusieurs mois avec lui en 1988. Il expose à nouveau de grands formats à la Galerie Jean Fournier, à Paris, en 1986.
Il se lie en 1989 avec le critique et poète Maurice Benhamou.
À partir de 1990, son processus créatif va se concentrer sur un seul matériau : l’imprimé. Par réductions ou agrandissements, distorsions jusqu'à l'extrême des caractères typographiques, il transforme toutes sortes d'écrits pour créer un univers où, de la lettre ne reste que la mémoire. Par le processus de la reproduction à l'infini est posée la question de la série multiple. Expansion de l'illisibilité, sans bords ni centre, du noir profond au blanc, espaces lumineux où la matière engendre la couleur et où seul le signe témoigne de la permanence de la lettre, de son impossible disparition.
Ce sont les « Papiers marouflés » du très grand au très petit format, Max Wechsler dit : « la lettre sans cesse transformée, déstructurée résiste, se révèle indestructible… J’associe ainsi la part de ce qui sera ignoré à jamais de celle qui demeurera indélébile".
Dans les années 2000, Berlin accueille l’artiste dans sa ville natale où institutions et galeries lui consacrent nombres d'expositions importantes : Jüdisches Museum Berlin (acquisitions et donation), Villa Oppenheim, Galerie KunstbüroBerlin, Berlinische Galerie, institution à laquelle il fait une importante donation en 2010.
À Paris, il expose régulièrement au Musée d'Art et d'Histoire du judaïsme où sa donation est présentée en 2017, à la galerie Guislain-Etats d’Art, à la Galerie ETC, à la Galerie Dutko et au musée du Hiéron à Paray-le-Monial auquel il fait également une donation.
Il réalise ses dernières œuvres en 2019 et meurt à Paris le 12 mai 2020.
Principales acquisitions publiques:
Musée d’art moderne et contemporain de Saint Etienne Métropole - MAMC+
Musée d’art moderne de la Ville de Paris - MAMVP
Musée des beaux-arts de Rennes
Musée National d'Art Moderne, Centre Pompidou
Musée du Hiéron, Paray-Le-Monial
Jüdisches Museum Berlin, Berlin
Berlinische Galerie, Berlin
KunstMuseum Liechtenstein
AXA - Caisse des Dépôts et Consignations, une collection pour la Grande Arche de la Défense
Fonds National d'Art Contemporain, Paris