Dans une première série, sont placés côte à côte et sur le même support deux travaux différents.
Ce voisinage se veut comme un échange, une interrogation plastique, sorte de transfert pictural entre les œuvres, un accrochage délimité à l’intérieur d’une surface.
Le choix du vis-à-vis propose à chaque fois une réflexion, un rythme différent.
Dans la série suivante, j’ai opté pour un format panoramique rarement utilisé jusqu’ici où la lettre s’inscrit en une ligne d’horizon semblable à un texte flottant.
Les deux séries ont en commun la réduction inhabituelle des formats.
Ce sont des miniatures par rapport aux grandes toiles qui occupaient précédemment la place d’un mur entier.
Toutefois, n’est réduit que leur dimension; le contenu conserve son échelle.
Ces pièces qui semblent n’être que des fragments demeurent pour moi un tout-intégral où chaque nouvelle disposition propose un « espace plastique »* inédit.
A ce stade, la multiplication des solutions picturales possibles est inépuisable. Questionner la fragmentation, la proximité entre les œuvres, leur accumulation, s’avère sans limites.
Se peut-il qu’à travers la fissure d’un des « Paysage lettré » un autre univers s’impatiente?

"Max Wechsler", Joris Verlag, Kunstbüroberlin.
* Maucice Benhamou : « Le visible et l’invisible » (L’Harmattan)